Malgré la place prépondérante qui lui est reconnue depuis toujours à travers plusieurs politiques et initiatives nationales (depuis longtemps l’agriculture avait été déclarée priorité des priorités), l’agriculture congolaise demeure sous exploitée, nonobstant d’indéniables potentialités existantes. Par conséquent, le tissu de l’industrie agroalimentaire est quasi inexistant hormis la sucrerie et quelques petites et moyennes industries opérant essentiellement dans le conditionnement de l’eau minérale, de jus de fruits et de lait.

La part du secteur agricole dans le PIB est tombée de 20% dans les années 1980 à 3,4% en 2013. La forte dominance des exploitations traditionnelles de petite taille, l’exode rural et le vieillissement des actifs agricoles font partie des facteurs explicatifs de ces contreperformances.

Ces insuffisances se traduisent notamment par un déficit chronique de la balance alimentaire avec des importations alimentaires qui se chiffrent à plus de 200 milliards de FCFA en moyenne annuelle, ces cinq (5) dernières années.

Atouts et potentialités

Le secteur agricole de la République du Congo bénéficie de nombreux atouts, parmi lesquels :

  • la position du pays à cheval sur l’équateur et son patrimoine végétal varié lui confèrent des possibilités de cultures étalées sur toute l’année. A titre d’exemple, le pays dispose de 21 espèces de manguiers, 6 de mandariniers et 4 d’orangers ;
  • le pays dispose de plus de 10 millions d’hectares de terres cultivables dont à peine 10% sont mises en valeur ;
  • le Congo figure parmi les pays les plus arrosés du continent africain, avec une pluviométrie annuelle comprise entre 1200 à 2000 mm ;
  • un vaste réseau hydrographique organisé autour de deux principaux basins : le basin du fleuve Congo au nord et celui du Kouilou-Niari au sud ouest ;
  • des pâturages naturels abondants propices à l’élevage ;
  • un marché urbain largement demandeur et solvable du fait même de l’urbanisation, auquel s’ajoutent des opportunités d’exportation tant vers le marché sous régional que vers le marché international ;
  • un cadre largement libéralisé et fiscalement favorable et un engagement affirmé du gouvernement pour l’exonération des droits et taxes de douane sur l’importation du matériel et équipements agricoles.

La relance en cours des cultures de rente comme le cacao et le palmier à huile constitue un potentiel important pour le développement futur des produits comme les huiles alimentaires et le biodiésel. L’entreprise Eco-Oil Energie, qui a repris les anciennes installations de la Sangha Palm et de la Régie nationale des palmeraies du Congo (RNPC), a déjà réhabilité 3 500 hectares de palmiers à huile dans la Sangha et démarré sa production à titre expérimental, avec une capacité attendue de 100 000 à 150 000 litres d’huile par heure. À terme, 50 000 hectares de palmiers devraient être plantés, dont 45 000 serviraient à la production de biodiesel. 180 000 hectares de forêts concédés à la société Atama Plantation ont également été défrichés pour permettre la culture de palmiers à huile.

Atouts du sous-secteur pêche-aquaculture :

  • Deux bassins principaux ayant chacun un grand nombre d’affluents : le bassin du fleuve Congo, du Kouilou –Niari, des lacs et des lagunes ;
  • Côte de 170 km sur l’océan atlantique ;
  • Potentiel de capture de la pêche maritime : plus de 80 000 tonnes par an ;
  • Potentiel de capture de la pêche continentale : de l’ordre de 100 000 tonnes par an ;
  • Potentiel important des bassins du Congo, du Kouilou –Niari et de la Basse Alima pour le développement de l’aquaculture ;
  • Des espèces rares et prisées qui peuvent faire l’objet d’un élevage d’exportation : les crustacés tels que les Missalas, certaines espèces de poissons comme le Malangwa, le Djombo, le Ngolo, etc.

Opportunités d’investissements

Les atouts suscités sont autant de possibilité de développement et de diversification des produits agro-industriels et halieutiques.

Plus spécifiquement, il y a possibilité de :

  • développer des cultures de rente : cacao, café, palmier à huile, l’hévéa
  • développer les cultures vivrières: produits maraîchers, maïs, manioc, etc.…
  • développer l’arboriculture fruitière sur l’ensemble du territoire national
  • développer l’élevage des bovins, ovins, caprins, porcins et de la volaille
  • réaliser les stations piscicoles et aquacoles
  • réaliser les activités de traitement et de transformation industrielle des produits halieutiques
  • réaliser les activités de traitement et de transformation industrielle des produits agro-pastoraux sur l’ensemble du territoire national
  • développer les industries d’intrants agricoles et d’aliments de bétail
  • la production de viande de bœuf, de volaille et d’œufs ;
  • la construction et la gestion d’abattoirs ;
  • la transformation de fruits ;
  • la mise en place d’une unité de montage des tracteurs et d’autres équipements agricoles en vue de promouvoir les activités de mécanisation en cours ;
  • la location et la maintenance du matériel et d’engins agricoles ;
  • la création des sociétés spécialisées dans la production des semences améliorées, l’aliment de bétail et d’engrais;
  • l’appui dans le domaine de l’amélioration des pâturages en vue de soutenir l’élevage bovin et de petits ruminants ;
  • le transport et le conditionnement de produits agropastoraux constituent autant de créneaux porteurs.